Mon couple va mal...
Je ne sais pas au juste par où commencer...
Onze années se sont écoulées depuis notre première rencontre. Ce qui a changé dans les grandes lignes...
1998 : notre rencontre : insouciance, liberté, euphorie d'un couple fou
amoureux, on brûle la vie par les deux bouts. Trop sans
doute...D'ailleurs, je fume la clope, le joint, il fume...le joint
essentiellement, nous buvons, nous sortons, nous étudions, travaillons
pour pouvoir vivre ensemble tout en poursuivant nos études. Nous ramons
mais l'amour est là, nous aidant à traverser les difficultés de la vie,
nous rendant à chaque fois un peu plus fort.
Grandes vacances d'été 99'. Je fais un job d'étudiante dans lequel je m'amuse beaucoup, pas mal de garçons me séduisent et fin du mois je craque, je le quitte pour ce mec sans importance dont je crois être tombée amoureuse. Cette histoire durera en tout et pour tout deux mois...durant lesquels, je me suis coupée de notre histoire qui a durée pourtant plus d'un an. Un soir, le déclic, je me rends compte que je l'aime toujours, que j'ai fait une énorme boulette et que je ne vois pas ma vie sans lui...de son côté, malgré la douleur, il avait refait sa vie...après des semaines de tentatives a essayer de le récupérer, je laisse tomber et il revient. Des années durant, il fera des cauchemars que je le quitte à nouveau, il dort contre moi, la peur au ventre que je lui échappe pourtant j'ai conscience que c'est avec lui que je veux vivre, que ce sera lui le père de mes futurs enfants.
2003 : L'année de notre mariage qui n'aura jamais lieu. A. a
un grave accident qui le laissera invalide durant 4 ans (il ne
travaille plus). Nous décidons alors d'avoir un premier enfant, notre fille en l'occurrence, que nous élèverons ensemble durant trois
années consécutives, sans compter qu'il est en chaise roulante plus de
deux ans. C'est aussi à partir de ce moment là, qu'il renonce doucement
et difficilement à sa vie de sportif, à ses sorties entre potes, etc...
Il va mal, redouble sa consommation d'herbe alors que cette même année,
je fais le choix de stopper la clope, le joint et l'alcool. Besoin
d'être clean pour ce bébé, de l'accueillir dans les meilleures
conditions qui soit. Nous vivons cette période un peu "cloîtrée" comme
dans un 'utérus maternel', comme hors du monde extérieur. Ensemble,
nous cheminons quant au maternage, à la société et ses valeurs, à nos
choix de vie, à ce que nous voulons, désirons, à ce à quoi nous aspirons
secrètement, etc...
2007 : nous décidons de mettre en route un second bébé. Notre fils
naît en mai de cette même année et 15 jours avant sa naissance, A. est déclaré "apte à retravailler" ce qui lui fait peur mais le ravit en
même temps. Je me retrouve alors à la maison avec deux enfants les
premiers temps, et une scolarisation en matinée pour l'aînée jusque
début février où elle ira à temps plein (ou presque). Notre nouvelle
vie à 4 n'est pas facile, d'autant plus avec le chamboulement qui
s'opère, la reprise de travail du jour au lendemain d'A., ses
sorties qui recommencent, ses soirées à fumer, boire entre potes...et
notre vie de couple qui se réduit à une peau de chagrin. La seule chose
que je ressens et dont j'ai peu de doute ce sont les sentiments qu'il
nourrit encore à mon égard.
Fin 2008 : je ressens un besoin pressant de faire quelque chose
d'autre de ma vie que d'élever mes enfants. J'aspire à d'autres
projets, à mettre en place du 'concret', à vivre (enfin) pour moi. Je
prends conscience que je ne me respecte plus depuis la naissance de mon fils environ, que cette vie là est difficile, que je ne pense plus
qu'aux autres et que cette abnégation de moi-même est nuisible sur tous
les plans. Une réalité s'impose : il faut trouver des solutions.
Parallèlement, j'avais entamé une formation en périnatalité que je
décide de terminer. Je démarre une année en réflexologie plantaire que
je termine également et décide de mettre le projet dont je rêve depuis
fort longtemps en place : être libre et indépendante dans un métier qui
concilie passion et travail (bon l'argent c'est autre chose car je ne
gagne pas ma vie pour le moment avec ça).
Une garderie, certes chère pour un seul revenu, mais qui nous
convient est trouvé fin avril...mais c'est au même moment qu'une grosse
crise éclate au sein de notre couple. A. explose et ne supporte
plus que je me plaigne (essentiellement du fait que j'en ai marre de
m'occuper 7j/7 des enfants et de passer le plus clair de mon temps à
m'occuper d'eux). Nous n'avons que peu de relais autour de nous. Pour
lui, ce mes choix et si je ne les assume plus, il faut mettre des
choses en place. Au fond de moi, je sais qu'il a raison.
En même temps, il me dit avoir besoin de sortir encore plus (il sortait
2-3 fois par mois environ), me disant que c'est un besoin pour lui,
qu'il en a marre d'étouffer ses besoins, de toujours faire passer les
autres et nous avant lui...Il a également mis en avant que nous ne
sortions plus jamais en couple et donc plus de vie amoureuse
épanouissante. Depuis deux mois que nous avons eu ces discussions, nous
sommes sortis en tout et pour tout 2 fois...
Il découche de plus en plus, boit et fume avec des gens qui
évidemment sont pour la plupart...sans enfants. L'escalade est franchie
: il ne supporte pas que je lui demande de moins sortir, c'est surtout
le fait que je sois une fois de plus seule à m'occuper des enfants qui
me dérange mais également le peu de place que j'ai dans sa vie
parallèle.
Je me sens très triste, et surtout fort incomprise. Nous avons beau
parler et retourner la situation dans tous les sens, je n'arrive pas à
lui faire comprendre combien c'est difficile pour moi. Rajouter à cela
que nous sommes dans une situation financière catastrophique, que nous
sommes dans le rouge +++
Des solutions, il y en a, je le sais. Disons que l'obstacle majeur
pour agir c'est...l'argent : un thérapeute de couple ça coûte, une
crèche pour notre fils c'est priorité aux personnes qui travaillent et pas
de place avant fin 2010, bref, pas simple mais je n'ai pas encore tout
creuser. Dès que possible ti gars ira à l'école, c'est donc une
histoire de quelques mois tout au plus...du moins c'est ce que je pensais.